La potion magique numéro quatre
De retour dans la cuisine, M. Bouillon, très inquiet, regarda son fils vider le quart d’huile et un peu d’antigel dans l’énorme chaudron.
— Il faut remuer ! cria M. Bouillon. Bouillir et remuer !
Georges obéit.
— Tu n’y arriveras pas, Georges, dit Mme Bouillon. Tu as mis les mêmes ingrédients que la première fois, mais peut-être pas dans les mêmes proportions. Et comment y arriver ?
— Ne t’occupe pas de ça ! cria M. Bouillon. Ça marchera cette fois, tu verras.
Après quelques gros bouillons, la potion magique numéro quatre était prête. Georges en remplit une pleine tasse et courut dans la cour. Suivi par son père, puis par sa mère qui disait :
— Si tu continues ainsi, Georges, nous allons avoir un cirque au lieu d’un basse-cour !
— Mais dépêche-toi, Georges ! s’époumonait M. Bouillon. Une dose pour cette poule brune !
Georges s’agenouilla et tendit une cuillerée de sa nouvelle potion.
— Petit, petit, petit, fit-il. Goûte un peu.
La poule brune s’approcha, regarda la cuillère et picora.
— Ouèche ! caqueta-t-elle.
Puis son bec se mit à siffler d’une drôle de façon.
— Regardez, elle grandit ! cria M. Bouillon.
— Tu es trop sûr de toi, dit Mme Bouillon. Pourquoi siffle-t-elle ainsi ?
— Tais-toi ! dit M. Bouillon. Attends un pèu !
Tous les trois observèrent attentivement la poule brune.
— Elle rapetisse, dit Georges. Regarde, papa. Elle se ratatine !
En effet. En moins d’une minute, la poule s’était tellement ratatinée qu’elle était devenue à peine plus grosse qu’un poussin. Elle était ridicule.